ordres immédiats, dans les circonstances où il faut agir, est comme s’il ne les avait pas du tout. Il peut être propre à la critique, il n’est pas propre à l’action. Or c’est en ceci que les femmes, et les hommes qui ressemblent le plus aux femmes, ont une supériorité reconnue. Les autres hommes, quelque éminentes que soient leurs facultés, arrivent tard à les avoir tout à fait à leur commandement. La rapidité du jugement et la promptitude d’une action judicieuse, même dans les choses qu’on sait le mieux, sont chez eux le résultat graduel et lent d’un effort vigoureux passé en habitude.
On dira peut-être que la susceptibilité nerveuse plus grande des femmes les rend impropres à la pratique dans tout ce qui n’est pas la vie domestique, parce qu’elle les fait mobiles et changeantes, trop soumises à l’influence du moment, incapables d’une persévérance obstinée, qu’elles ne sont pas toujours assurées d’être maîtresses de leurs facultés. Je crois que ces mots résument la plupart des objections par lesquelles on conteste communément l’aptitude des femmes pour les affaires d’un ordre supérieur. La plupart de ces défauts tiennent uniquement à un excès de force nerveuse qui se dépense, et cesseraient dès que cette force pourrait s’employer à la poursuite d’un but défini. Une autre partie provient aussi de l’encouragement qu’on leur a donné avec ou sans