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et lui-même un « petit cochon », tandis que la devise fut changée et devint « Aujourd’hui ». Ce fut cette tête de sanglier pour Cimier qui donna l’occasion des vers célèbres qui parurent dans le Punch ( ? par Tom Taylor.)


« Je peignais, je peignais,
« Avant d’être sec je vendais,
« Tant chacun me trouvait parfait.
« Jusqu’au jour ou Ruskin, ce sauvage,
« De ses crocs perça mon ouvrage
« Si bien que depuis ce temps
« À personne plus je ne vends. »


Enfin, dans une allusion nouvelle au sus-dit sanglier, il choisit pour son patron saint Antoine de Padoue que l’on représente dans sa solitude entouré de porcs.

Pendant tout l’hiver de 1845-45, Ruskin s’occupa de ce second volume qui parut au commencement de l’été 1846. Il avait, nous dit-il, deux intentions à remplir:la première, de dire ce qu’est la beauté dans tout organisme vivant dans d’heureuses conditions ; la seconde, de faire connaître deux écoles alors inconnues du public anglais, — celle de Fra Angelico à Florence, celle du Tintoret à Venise. Le style du livre était modelé sur celui d’Hooker et c’était dommage; rien d’extraordinaire à ce que, en le finissant, il ait éprouvé de la fatigue.