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bien dressés ou les petits oiseaux à l’âme sereine… etc. »

Ruskin ne voulut jamais, comme s’y refusent d’ailleurs tant de personnes, reconnaître à quel point l’état du tempérament, de la santé, les chagrins, l’espoir, le désespoir réagissent sur les impressions spirituelles et les élans religieux. « Les crises de ce genre, » comme les fantômes, sont trop souvent des problèmes pour les médecins. L’attitude de Ruskin au point de vue religieux, bien qu’il ne devint jamais un sceptique ou un athée, changea continuellement et fut toujours en intime relation avec son état moral, mental et le degré d’équilibre physique du moment.

Les lignes citées plus haut se terminent par une charmante raillerie au sujet de la cotte d’armes que le marchand de vins prospère choisissait à cette époque pour être peintes comme armoiries sur sa voiture. C’était une variante de celles de la famille Ruskin : de sable, un chevron entre six têtes de lances, d’argent par l’addition sur le chevron de trois petites crosses de gueule ( « dans le cas de mon entrée possible dans les ordres » ). Et, pour Cimier, après beaucoup de recherches dans les livres héraldiques, on choisit une tête de sanglier avec la devise : « Age quod agis » — ce Cimier, John ne voulut jamais l’appeler qu’un « cochon »