le sentiment d’une relation directe avec le ciel et à peine avait-il retrouvé la santé en même temps que sa demeure qu’il « retombait dans la faiblesse et les ténèbres du Monde Inférieur ».
Dans Præterita (II, 159) Ruskin a essayé de nous décrire sa situation au point de vue religieux pendant qu’il écrivait le deuxième volume des Modern Painters, mais nous ne devons pas oublier qu’il rappelait alors des souvenirs de quarante ans et que toutes ses confessions sont pleines de modesties à demi-ironiques dont il est difficile de faire la part.
« Il est extrêmement difficile de définir et à peu près impossible d’expliquer l’état de mes sentiments religieux alors que je préparais ce second volume. Tout ce que je sais ou ressens maintenant touchant la justice de Dieu, la dignité de l’homme, la beauté de la nature, je le savais et le ressentais alors avec autant de force, mais ces fermes croyances étaient troublées par la continuelle découverte, jour par jour, des erreurs ou des bornes des doctrines qu’on m’avait enseignées, des sottises et des inconséquences de leurs propagateurs ; tandis que, pour moi-même, j’étais certain, depuis la récente défaillance de mon cœur, que je n’avais aucune part au privilège des saints, que je n’étais, pour les choses divines, ni plus ni moins bien partagé que les animaux