Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gers, lui fut pour la première fois révélée, un peu comme cette première vision des Alpes à Schaffouse, le jeune Ruskin n’avait jamais entendu parler du maître ; Runciman seulement lui avait dit que « le monde avait été ébloui par quelques idées splendides du peintre ». Ruskin avait dix-sept ans lorsqu’il fut soulevé d’indignation, comme nous l’avons vu, par l’attaque dirigée dans le Blackwood contre Turner, qu’on accusait d’être « contre nature » et la furieuse diatribe qu’il lança pour sa défense n’a guère été connue qu’après sa mort, car elle ne fut jamais imprimée. « L’article de la revue, dit-il, me mit dans une colère noire que je ressens encore ». Dans Prælerita, Ruskin appelle cet essai « le premier chapitre des « Peintres Modernes ». En 1837, son père lui acheta son premier Turner — le « Richmond, Surrey » ; comme son fils, il aimait a en vanter « les arbres, l’architecture, les eaux, le ciel enchanteur et les figures brillantes groupées comme dans un bouquet ». Le second tableau de Turner en 1839 fut le « Gosport ». Pour son vingt et unième anniversaire, son père lui donna le « Winchelsea », qu’il suspendit dans sa chambre de Christ Church ; et, plus tard, il acheta le « Slave Ship », le « Harlech », et d’autres ouvrages du maître ; « ils étaient dit-il, ma principale récréation dans mes heures d’abattement ». D’après ses souvenirs les plus lointains, il avait étudié les