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d’utile », le jeune homme qui, à vingt-trois ans, avait passé la plus grande partie de son existence à étudier la nature, était évidemment destiné à devenir l’apôtre des paysages grandioses dans un siècle si bien préparé à les comprendre par Byron et Wordsworth ; il devait être aussi le juge de l’interprétation que les grands peintres nous ont donnée de la Nature.

Tout enfant, Ruskin avait commencé à dessiner, mais toujours en copiant et pour garder un souvenir des objets présents. À dix ans, il pouvait reproduire les illustrations de Cruikshank mais ne put jamais composer un dessin original. En 1832, à treize and, il réussit un croquis du pont de Dulwich et on lui fit présent de l’Italie de Rogers « qui détermina la direction principale de sa vie ». Les vignettes de Turner le ravirent et il se mit à les imiter du mieux qu’il put. Runciman fut son premier professeur de dessin, et, à seize ans, il étudia sous la direction de Copley Fielding. À vingt ans, il prit des leçons de Harding. Vers cette époque et, peu avant de prendre ses grades, il avait dessiné à Norwood une branche de lierre entourant un buisson d’épines et il a souvent répété que ce lui fut une révélation de l’exacte vérité et de la stricte observation de la Nature comme fondement de tout art véritable.

Lorsque l’œuvre de Turner, dans l’Italie de Ro-