Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tard, Oxford l’intéressa profondément et il y travailla avec ardeur durant son professorat. Malgré cela, Thucydide et la géométrie furent peut-être les seuls objets d’études régulières et systématiques que fit Ruskin durant toute son existence. D’un autre côté, le programme universitaire de l’époque, en y comprenant les concours, la prose latine et la grammaire grecque, détourna son esprit de sa pente naturelle à un moment critique et, avec ses déboires amoureux, lui fit perdre quelques-unes de ses meilleures années. En tous cas, Ruskin ne pouvait y éprouver que des impressions fort mélangées et y travailler qu’à bâtons rompus. Il est possible qu’Oxford eût été pour lui d’une réelle utilité s’il lui avait été donné d’y choisir lui-même ses occupations et ses relations, en dehors de toutes préparations aux examens, et si ses excellents parents n’avaient pas tant rêvé pour lui les plus grands honneurs universitaires dont une des plus hautes charges de l’Église devait être le couronnement.

Dans un passage caractéristique, mais un peu morbide peut-être des Præterita, il rappelle quel était son état d’âme en quittant Oxford, ses facultés encore en germe, ses goûts naturels satisfaits beaucoup plus que sa conscience ; « le sentiment de ses devoirs envers lui-même et envers ses