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dans la Grande Salle ; il s’en acquitta fort bien et avec succès, au scandale des gentleman — commoners qui se dérobaient à l’épreuve en se procurant un travail tout fait à raison de 1 sh. 6 d. la feuille. À la troisième épreuve, il remporta le prix de poésie avec un poème dont j’ai déjà parlé ; ce fut le seul honneur universitaire qu’il chercha à sérieusement remporter et dont il fut glorieux. Le collège fut tier de lui et le doyen Gaisford, ce Barbe-bleue académique de l’époque, eut la condescendance de lui faire répéter les parties du poème qu’il devait réciter publiquement. Ceux qui se plaisent à rechercher comment un homme simplement habile peut l’emporter sur un homme de génie compareront les « Bohémiens » du doyen Stanley avec ceux de Ruskin. Sans être plus poète que Ruskin, ne possédant même pas la dixième partie de l’esprit poétique de celui-ci, Stanley avait le flair du journaliste pour deviner le goût du jour et satisfaire les sentiments de ses lecteurs, sans se livrer et sa propre inspiration.

Un des incidents les plus singuliers de cette vie de « jeune fille » à la poursuite de grades universitaires se rapporte à la résolution de sa mère qui vint se Iixer à Oxford où chaque soir elle prenait le thé avec John. De son côté le père, laissé seul, arrivait solennellement par le coche chaque samedi, sans que lui-même, ni John, ni personne