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nables. Ces jeunes lords et ces fils de squires qui suivaient les courses, pariaient, méprisaient tout travail, et étaient même les héros de vilaines aventures, regardèrent naturellement l’étrange poète comme un objet de risée bien plutôt que comme leur égal. Un de ses commensaux de 1840, m’a raconté que Ruskin était un des jeunes hommes des plus aimables qu’on ait vus à Oxford, presque semblable à une jeune fille, et dont on se moqua d’abord, jusqu’au moment où quelques-uns devinèrent son génie et tous les autres sa bonté. Son charmant naturel, son esprit, son talent de dessinateur, son habileté aux échecs, sa générosité, son sherry tout à fait supérieur lui gagnèrent les cœurs de tous les jeunes « lions » qui, à la fin, admirent d’un commun accord qu’il était quelqu’un d’exceptionnel et d’un tout autre ordre qu’eux. En peu de temps il fut admis dans la société la meilleure et la plus choisie du collège.

Ce fut là qu’il se lia d’une amitié qui devait durer toute la vie avec (Sir) Henry Acland et le (doyen) Liddell, (Sir) Charles Newton et le Dr Buckland ; avec ce dernier il étudia la géologie. Les directeurs du Collège étaient le Rev. W. Brown et Osborne Gordon. Chez le Dr Buckland, il rencontra le Dr Daubeny et Charles Darwin. « Nous nous réunissions lui et moi, et nous passions toute la soirée à causer. » Il lut chargé de lire un essai