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chercha une consolation dans la poésie. Il fit d’abord « Leoni », roman italien », histoire napolitaine où le bandit de ce nom est représenté comme un être sanguinaire et aventureux tandis que Giuletta a toutes les perfections d’Adèle. Ce roman fut même imprimé dans le Friendship’s Offering et il apparaît comme une assez curieuse et assez habile imitation de Byron.

« Je ne demande point une larme, mais tandis que
Je suis encore là ou je ne devrais pas être.
Oh ! Accorde-moi un sourire d’adieu
Pour illuminer ma route solitaire ».

Adèle non seulement accorda le sourire « mais elle alla jusqu’au rire et à la moquerie, affront que je supportai courageusement, heureux de l’avoir amusée ». C’est en somme la vieille histoire du benêt de dix-sept ans courtisant un jeune tendron de quinze et un poète plus grand que Ruskin l’a également connue. Vinrent ensuite des poèmes d’amour, d’une bonne moyenne pour un tout jeune homme, remarquables seulement par leur grâce et leur correction précoces, offrant ça et là quelques passages réellement inspirés. Adèle est partie, on parle d’elle devant lui : —

« Voici que ton nom charmant vient déchirer
Le voile nuageux de l’oubli
Qui obscurcit le ciel de mon cœur ».