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ont aimée. Du centre de cette douce lumière incertaine, ils vont et se mêlent aux pâles étoiles et montent dans la splendeur d’un ciel sans limites qui mire ses yeux bleus et tristes dans les eaux profondes de la mer — de cette mer dont la tranquille et silencieuse transparence brille d’une lueur phosphorescente émanant de sa sérénité de saphir comme des songes légers émanent d’une âme endormie. Et les clochers de la glorieuse cité surgissent presque indistincts du milieu de ces nuées vivantes, pareils à des pyramides d’un feu pâle qui montent d’un vaste autel et, dans cette gloire de rêve, il semble que la voix de la multitude vous pénètre par les yeux, s’élevant du milieu de la ville immobile comme le vent d’été qui passe sur les feuilles de la forêt y réveille un doux murmure à peine entendu.

Vraiment, il y a là trop de choses, trop d’images, de nuées, de gloires et de sérénités culbutant les unes sur les autres ; cela ressemble trop à une parodie vulgaire de ces purpurei panni des Sept Lampes, que l’auteur regrettait plus tard si amèrement. Pourtant on peut se rendre compte comment, sept ans après, tout cela devait devenir le germe des Modern Painters. En 1837, âgé de 18 ans, il donna une série d’études à l’Architectural Magazine de Londres ; elles étaient intitulées « La poésie de l’architecture » ; — « L’Architecture chez les