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Smith, Elder et Cie, imprima trois de ses poèmes consacrés à des paysages d’Allemagne ; Le Magazine de Loudon, publia en 1836, des essais sur « le durcissement des grès », des observations sur « la température des sources et des rivières ». Lorsque le Blackwood’s Magazine, en 1836, attaqua les peintures de Turner, le jeune critique d’art riposta et défendit le peintre. L’essai ne fut pas remis directement au journal mais fut soumis à Turner lui-même qui exprima son mépris des critiques et le fit parvenir non au Magazine mais à la personne qui avait acheté son tableau dont le sujet était Juliette à Venise.

Ce morceau a été conservé en manuscrit et il est si complètement Ruskinien dans son enthousiasme, dans son amour de la nature comme dans ses redondances ; il donne si bien un avant-goût des Modern Painters, dès l’âge de dix-sept ans, que nous croyons devoir en citer ici un fragment :

L’imagination de Turner est toute shakespearienne dans sa puissance…

Des brouillards colorés flottent au-dessus de la cité lointaine ; mais tels que vous les pourriez prendre pour des esprits éthérés, âmes des grands morts sorties des tombes d’Italie, errantes sur le bleu de son ciel, au milieu d’une gloire épandue dans l’infini, planant autour de cette terre qu’ils