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deux semaines avant son quatre-vingt et unième anniversaire. Le monde entier, celui des lettres, la presse et les nombreuses Sociétés rattachées à son nom et à ses œuvres, firent retentir ses louanges et rappelèrent tout ce qu’il avait fait de bien avec des mots très justes, mais qui venaient un peu tard.

Sur son désir formel, la famille le fit inhumer dans le cimetière de Coniston et déclina l’offre d’une sépulture à Westminster. Un médaillon de bronze par Onslow Ford de l’Académie Royale fut consacré dans l’Abbaye par un groupe nombreux d’amis et d’admirateurs et on choisit sa place dans le Coin des Poètes, tout près du buste de Walter Scott. Il fut inauguré par Mme Severn le 8 février 1902 jour anniversaire de sa naissance. Avec une simple pompe villageoise, accompagné de ses parents et de quelques intimes, il fut mis au tombeau auprès de ses vieux amis, les Beevers, sous un sa pin, non loin de l’école publique. Tout ce qu’il y eut d’inusité dans ces funérailles, ce fut le déploiement de vives couleurs à la place du noir qu’il détestait même dans le deuil. Le drap mortuaire était fait d’une riche soie cramoisie, brodée d’un semis de ses roses favorites sur champ gris, avec ces mots Unto this Last. La chapelle disparaissait sous les guirlandes blanches, vertes et violettes et on y remarquait surtout la grande croix faite de ces roses