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La Couronne d’Olivier Sauvage (1865-66) tel est le titre d’une série de conférences sur « le travail », « le commerce », « la guerre » et l’ « avenir de l’Angleterre », prononcées devant des ouvriers à Camberwell, à la Chambre de commerce de Bradford et les deux dernières devant les élèves de l’Ecole militaire de Woolwich. L’olivier sauvage servait à couronner le vainqueur aux jeux olympiques et, dans la cryptographie ruskinienne, il signifiait, comme il l’expliquait en un magnifique passage (Introduction, § 16) « la Couronne de paix et d’honneur parfait ». L’ouvrage contient quelques-unes de ses meilleures observations sur le travail, l’industrie, le commerce, la conduite de la vie, l’éducation et l’honneur. Nous y pouvons compter (surtout dans la première conférence destinée aux ouvriers) près de soixante textes de l’Écriture enlacés aux raisonnements à la manière toute symbolique de Ruskin. Quoique le livre ait plus de sérieux et plus de suite que quelques autres de ses ouvrages, il présente néanmoins quelques exemples de sa furieuse exagération et de son mordant esprit. Dans la première conférence, prenez, par exemple, la description de « cette grande et impure cité qu’est Londres — bruissante, grondante, fumante et empestée, hideux assemblage de briques en fermentation, versant le poison par tous ses pores, — champ de cricket sans pelouse,