société ; elle rappelle ardemment le mystérieux pouvoir endormi dans toute âme humaine et réprouve avec énergie le matérialisme et l’égoïsme que la société entretient dans notre génération au point de masquer ce mystère et de pervertir ce pouvoir. Cette homélie est toute remplie de ses confessions personnelles, de ses désappointements et de ses insuccès. C’est une triste histoire : les dix meilleures années de sa vie toutes consacrées à la gloire de Turner ont été dépensées en vain ; le temps où il s’est occupé de peinture et d’architecture a été du temps perdu, car le malaise social a rendu les hommes incurablement aveugles pour tout emploi un peu élevé de chacun de ces arts. Ceux-ci ne peuvent être légitimes si leur mobile n’est pas juste et la civilisation moderne nous rend insensibles aux motifs élevés et apathiques pour les nobles buts. « Le luxe insouciant, le machinisme déformant et la repoussante misère des grandes villes » font du grand art une impossibilité et du seul fait d’y penser un ridicule.
À partir de la mort de son père et des responsabilités qui lui incombèrent du fait d’une grande fortune, le rejet par le public de son enseignement social et économique, le chœur de moqueries qui l’assaillit lorsqu’il passa de la simple critique d’art à la vie même, à la société, à la politique, la solitude de son existence et sa propre nature renfor-