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mariage, et « virtuellement, dit-il, nous ne nous sommes jamais quittés ».

N’ayant point alors de travail spécial sous la main, Ruskin se mit à donner des conférences en différents lieux, prêchant partout la subordination de l’Art à un idéal moral et social. C’est à cette époque qu’il donna à Manchester, en 1864, les deux conférences intitulées « Les Trésors des Rois » et les « Jardins des Reines », qui, avec celle donnée à Dublin, en 1868, ont été réunies plus tard sous le titre si étrange de Sésame et les Lys (1871). Pourquoi ce titre de Sésame et les Lys, voilà ce que je ne suis jamais parvenu à déchiffrer. Il y fait allusion à un gâteau de Sesame (graine oléagineuse) dont parle Lucien et à un texte d’Isaïe où il est question des lys qui fleurissent dans le désert ; mais je ne puis arriver à comprendre quel rapport existe entre le Sesame et le Trésor des Rois, ni ce que signifie le lys du désert dans le jardin des Reines — mais cela importe peu. Je me souviens d’avoir assisté à une conférence de Ruskin à la London Institution dont le titre annoncé était « La Cristallographie ». Il nous dit, dès le début, qu’il allait, en réalité, parler de l’architecture cistercienne, « que, d’ailleurs, le titre ne faisait rien à la chose, car, ajoutait-il, si j’avais d’abord parlé des Abbayes cisterciennes, je serais sûrement maintenant en plein dans les cristaux, tandis que si