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une base financière plus solide ou un directeur plus capable.

Il en était tout autrement des affaires de John Ruskin, le grand-père, qui faisait, lui aussi, le commerce du vin à Édimbourg. « Plus magnifique dans ses dépenses que soucieux de sa famille », ainsi que son fils l’écrivait longtemps après, « sans discernement et sans bornes dans son hospitalité », le premier John Ruskin mourut en 1812, criblé de dettes, après avoir ruiné sa santé et perdu sa fortune. John James Ruskin, son fils, travailla à Londres pour payer les dettes de son père, il mit lui-même la main aux affaires de sa maison, s’occupa de la correspondance, surveilla la récolte du Xérès, parfois même son importation, et fit une fortune considérable. En neuf années d’un travail assidu, il put payer toutes les dettes de son père, s’assurer pour lui-même une jolie aisance et devint, comme son fils l’écrivit sur sa tombe, « un commerçant parfaitement honnête ». Il put dès lors se marier avec la femme qu’il courtisait depuis plusieurs années.

Margaret Cox, cousine germaine de John James, était la fille de la sœur de John Ruskin et du capitaine Cox, patron de barque pour le commerce du hareng et dont la veuve avait tenu l’auberge du King’s Head à Croydon. La jeune fille avait été élevée à l’école de Croydon, grande et belle, robuste