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ni socialiste ni ploutonomiste ; je puis approuver cependant ses attaques contre notre vie moderne, tout en rejetant les remèdes excessifs qu’il propose. Grâce et des relations personnelles qui ont duré quarante ans, j’ai eu de fréquentes occasions d’apprécier son beau caractère et ses vertus vraiment dignes d’un saint. Je me souviens de l’avoir vu, en 1860, à Denmark Hill, au moment où ses parents vivaient encore, dans tout le printemps de sa gloire et l’éclat de son autorité. J’ai, de temps à autre, assisté à ses conférences, j’ai correspondu avec lui et nous avons discuté ensemble, soit en public, soit dans l’intimité. J’ai été son collègue comme professeur au Collège des Ouvriers et comme membre de la Société de Métaphysique. Et, vers la fin de sa vie, je lui ai rendu visite à Brantwood et j’ai cherché à surprendre dans une affectueuse angoisse, les suprêmes lueurs de cet indomptable esprit. Si l’admiration, l’affection, des aspirations, un but et des sympathies communes permettent à celui qui a été élevé dans d’autres croyances et d’autres espérances, de juger avec impartialité toute l’œuvre d’un brillant et noble génie, je puis alors essayer de dire tout ce que je connus et tout ce que j’ai compris du « gradué d’Oxford » de 1842, qui repose, depuis 1900, dans le cimetière de Coniston.