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et deviendroît un gouvernement de loix. Comment se fait-il que depuis deux ou trois milliers d’années , et même depuis l’époque où a commencé ce grand concours de recherches, de découvertes et de réformes, la connoissance des principes et de la structure des gouvernemens libres, connoissance si utile aux hommes, si propre à faire régner parmi eux l’amour des vertus civiques et sociales, soit restée constamment en arrière, sans paroître avancer ou reculer d’un pas ? Au siècle de Darius, si l’on en croit Hérodote, on connoissoit aussi bien qu’aujourd’hui la nature de la monarchie, de l’aristocratie et de la démocratie, et les avantages et les inconvéniens de chacune de ces formes de gouvernement. Les Grecs et les Romains ont conçu et tenté avec différens succès divers mélanges de ces espèces simples. Les assemblées représentatives du peuple, au lieu d’être collectives, la séparation totale des trois pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire, et la balance formée dans la législature par trois branches égales et indépendantes, sont peut-être les trois seules découvertes qu’on ait faites dans l’art de constituer un gouvernement libre, depuis