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le robinson suisse.

CHAPITRE VI

Le dimanche. — Parabole racontée par moi à mes enfants : le pays du Jour ; le pays de la Nuit ; Erdheim ; le vaisseau de Grab et l’amiral Tod. — La lecture de la Bible. — Tir de l’arc. — Les ortolans ou grives.


Dès l’aube, nous nous réveillâmes tous, gais, dispos et pleins d’ardeur.

« Qu’allons-nous faire aujourd’hui, père ? me demandèrent les enfants.

moi. — Rien, mes amis, absolument rien.

les enfants. — Vous voulez vous moquer de nous !

moi. — C’est aujourd’hui dimanche, ne pensons qu’à rendre gloire au Seigneur.

les enfants. — Comment ! aujourd’hui dimanche ! Quel bonheur ! toute la journée pour nous divertir, en courant, en nous promenant de tous côtés, en tirant de votre arc !… Oh ! oh !

moi. — Nous ne serons pas tout à fait d’accord, je le vois, sur l’emploi de ce jour. Vous croyez qu’il doit se passer en jeux, en amusements ; mais je vous avertis qu’il faut en employer une partie dans les saints exercices de la prière.

les enfants. — Mais il n’y a ici ni prêtre ni église ! Comment faire ?

moi. — Nous n’avons ici, il est vrai, ni prêtre ni église ; mais Dieu est présent partout ; nous le prierons comme nous avons coutume de le faire chaque matin ; seulement, tâchons que nos prières soient plus longues, plus ferventes. Votre mère vous a appris de beaux cantiques que vous pourrez chanter, et ces cantiques, même sans accompagnement d’orgue, seront agréables au Seigneur. Commençons par notre prière quotidienne. »