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le robinson suisse.

moi. — Comment, des œufs de tortue ?

ernest. — Oui, papa, suivant toute probabilité : ils ont la forme de petites boules, sont doux au toucher et recouverts d’une membrane semblable à du parchemin humide ; nous les avons trouvés enfouis dans le sable du rivage.

moi. — Ce sont bien là les caractères des œufs de tortue. Et comment avez-vous fait cette merveilleuse découverte ?

ma femme. — Nous vous conterons cela plus tard, après le souper, pour dessert.

moi. — Soit. Pendant que tu feras l’omelette, j’irai, aidé des enfants, débarrasser entièrement nos bêtes de leur appareil natatoire. »

Cette besogne terminée, nous revînmes à la tente. Le couvert fut mis sur le fond d’un tonneau à beurre ; les assiettes, les cuillers, les fourchettes, les couteaux, ne nous manquaient pas. L’omelette était vraiment excellente, et nous mangeâmes avec appétit de grosses tranches de jambon sautées dans la poêle, puis du beurre frais et du fromage de Hollande.

Les chiens, les poules, les pigeons, les brebis, les chèvres, toutes nos bêtes, en un mot, se rassemblèrent autour de nous et eurent part au festin, à l’exception des oies et des canards, qui préférèrent rester dans la baie, où ils trouvaient en abondance crabes et vermisseaux.

Quand nous eûmes raconté ce que nous avions fait sur le navire, ma femme se décida à nous instruire des événements mémorables survenus à terre en notre absence.