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le robinson suisse.

de préparer les peaux des lions, et je les transportai, à cet effet, à l’île du Requin.




CHAPITRE XLI

Notre inquiétude au sujet de Fritz. — Nous partons à sa recherche. — Le prétendu sauvage ou Fritz retrouvé. — Lord Montrose de la Roche fumante ou plutôt miss Jenny.

Cinq jours s’étaient écoulés, et nous n’avions pas de nouvelles de Fritz ; notre inquiétude devenait de plus en plus grande : aussi la proposition que je fis d’aller au-devant de lui, au moins jusqu’à la baie des Perles, fut-elle accueillie avec une satisfaction unanime. Ma femme voulut absolument nous accompagner, et je résolus, d’après cela, d’employer à cette expédition notre grand bâtiment, la pinasse, dont nous ne nous servions que dans des occasions fort rares. Il nous fallut quelques jours pour remettre ce bâtiment à flot, le radouber, et raccommoder les voiles et les cordages.

Ma femme trouva à s’occuper, pendant ce temps, à faire des sacs, tant pour le coton que pour la potasse que je voulais fabriquer ; elle prépara aussi les provisions que nous devions emporter dans notre voyage, et surtout du biscuit. Enfin, quand tout fut prêt, nous nous embarquâmes un matin par un beau temps et un vent favorable qui nous poussa promptement jusqu’à l’entrée de la baie. Là, un embarras auquel je n’avais pas songé se présenta. Je ne savais pas comment notre pinasse, qui tirait beaucoup plus d’eau que la chaloupe, parviendrait à franchir l’étroite passe qui y conduisait, surtout n’ayant plus de pilote. Heureusement, la marée montante nous aida à entrer dans la baie, mais nous heurtâmes avec tant de force contre un écueil, ou