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le robinson suisse.

Bill et contre Turc. Nos braves dogues avaient mis trois adversaires hors de combat, mais ils auraient succombé sous le nombre, quand nous accourûmes à leur secours ; deux coups de fusil mirent les chacals en fuite ; nos chiens arrêtèrent deux fuyards, qu’ils dévorèrent.

Rien ne troubla plus notre sommeil ; nous nous réveillâmes sains et dispos. Il s’agissait de savoir à quoi nous passerions le nouveau jour qui commençait.



CHAPITRE III

Le tonneau de beurre. — Mon fils aîné et moi nous nous rendons au navire naufragé. — Notre chargement. — Notre invention singulière pour emmener le bétail. — Le requin ; courage et sang-froid de Fritz. — Nous rejoignons notre famille. — La ceinture d’Ernest. — les œufs de tortue.


« Ma chère amie, dis-je à ma femme, nous avons tant de choses à faire, que je ne sais vraiment pas par laquelle commencer. Un voyage au navire me semble nécessaire si nous voulons sauver notre bétail et des provisions que la mer peut engloutir d’un moment à l’autre ; d’un autre côté, il faut songer à nous construire à terre une solide habitation.

— Avec de la patience, de l’ordre et du courage, répondit ma femme, tout arrivera à bonne fin. Je crains ce voyage au navire ; mais, puisque tu le regardes comme nécessaire, commence par là. Demain nous penserons à autre chose : à chaque jour suffit son mal, comme l’a dit Notre-Seigneur, lui, le plus grand ami de l’humanité. Je resterai à terre avec nos enfants, à l’exception de Fritz, qui t’accompagnera. »

Je me levai et réveillai mes fils. Fritz sauta de son lit de mousse et d’herbe, tandis que ses trois frères bâillaient, se frottaient les yeux, étendaient les bras et avaient l’air de