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le robinson suisse.

CHAPITRE XXXVI

Une hutte à la kamtchatka. — Le cacao. Les bananes. — Excursion de Fritz. — Nombreuses richesses et découvertes. — L’hippopotame. — Retour à l’habitation. — Le thé et le caféier. — Plaisanterie de maître Jack. — Il est dupe de sa propre ruse. — La grenouille géante. — Restauration de Falkenhorst. — Établissement d’une batterie sur l’île du Requin.


Après avoir fortifié, le mieux qu’il nous fut possible, l’entrée du défilé, il nous restait encore à y établir une habitation. Déjà le plan de Fritz, qui voulait une sorte de hutte dans le genre de celles des habitants du Kamtchatka, avait été précédemment discuté ; il fut adopté ; nous nous occupâmes de le mettre à exécution. Nous avions, du reste, des piliers naturels dans quatre beaux et grands platanes plantés en forme de carré presque régulier, à une distance de douze à quinze pieds les uns des autres. Nous les avions entourés autrefois de vanille, dont la plante, naturellement grimpante, avait serpenté tout autour ; mais les éléphants avaient détruit notre travail et dépouillé les arbres de leur écorce.

À une vingtaine de pieds au-dessus du sol, nous réunîmes les arbres par un plancher horizontal fait de bambous, et sur ce plancher nous élevâmes quatre cloisons verticales en roseaux dans lesquelles furent pratiquées deux fenêtres étroites comme des meurtrières, et regardant le défilé. Le toit, pointu et en pente, pour l’écoulement des eaux, était d’écorces d’arbre. Pour monter dans la chambre d’habitation, nous avions pratiqué une échelle en forme de mât de perroquet. Une trappe permettait de la lever au moyen d’une manivelle et d’une roue en fer, et de s’en servir, soit pour descendre à terre, soit pour monter sur une terrasse supérieure qui circulait autour de notre toit, et d’où l’on jouissait d’une très-belle vue.

À cinq ou six pieds de terre nous adaptâmes un second