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le robinson suisse.

analogues à celles qu’ils m’avaient adressées au sujet des arbres fruitiers.

« Je suis sûr, dit Fritz, que le pays d’où viennent ces arbres doit être un bien beau pays.

moi. — Sous certains rapports, les pays où ils naissent sont beaux et magnifiques ; mais on y souffre d’une chaleur excessive, car ils se trouvent ou dans la zone torride ou dans les parties de la zone tempérée qui l’avoisinent. Les oranges viennent de la Chine ; les citronniers de l’Assyrie ; les grenadiers de l’Afrique ; je ne connais point le pays originaire des pistachiers. Êtes-vous satisfaits maintenant ?

les enfants. — Non, papa ; veuillez continuer à nous instruire.

moi. — Votre demande m’est très-agréable ; mais je crains, en vous parlant de trop de choses à la fois, de surcharger votre mémoire.

fritz. — Je vous assure, mon père, que nous serons très-attentifs.

moi. — Eh bien, demandez, et je vous répondrai.

jack. — D’où viennent les oliviers ?

moi. — De l’Arménie et de la Palestine, d’où Hercule, selon la Fable, les aurait transportés en Grèce ; de la Grèce ils furent introduits en Italie ; puis dans le midi de la France, puis en Espagne. Les figuiers doivent avoir la même origine et furent apportés dans les Gaules par l’empereur Julien, d’abord gouverneur de Lutèce (Paris). Les pêches viennent de la Perse, et Pline dit que, de son temps, elles étaient encore nouvelles en Italie. Les abricots sont originaires de l’Arménie. Les prunes, que vous aimez tant, sont, pour la plupart, originaires de l’Asie Mineure, quoique nous ayons quelques petites espèces européennes. Les poires et les pommes furent apportées du Péloponèse en Italie par les Romains.

fritz. — Les cognassiers, les mûriers ?

moi. — Les mûriers viennent de l’Asie. On les cultive