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le robinson suisse.

CHAPITRE XIII

Fabrication du vermicelle et du macaroni avec la moelle du sagoutier. — La truie et ses petits. — Quelques mots sur la greffe. — Pays originaires de la vigne, du cerisier, des oliviers, du pêcher, du cognassier, du mûrier, etc. — Projet de construire un escalier dans l’intérieur de notre arbre. — Les abeilles.


Ma femme me raconta les travaux exécutés par elle et ses enfants. D’abord ils avaient abattu, non sans peine, le palmier sur lequel Ernest était monté la veille pour couper le chou dont j’ai parlé. Maintenant cet arbre gisait étendu sur le sol, couvrant un espace long de plus de soixante-dix pieds ; ils avaient eu ensuite à défendre la cabane contre une troupe de singes qui l’avaient envahie pour la piller. Fritz avait déniché dans un creux de rocher un jeune aigle de Malabar, remarquable par sa petite taille[1] et par ses plumes noires, blanches et couleur marron ; il désirait le dresser à la chasse, comme un faucon, en le domptant par la faim.

Ce récit achevé, ma femme renouvela ses plaintes au sujet des bêtes vivantes que nous lui amenions, et qu’elle craignait de voir devenir à charge à la colonie. Je lui fis remarquer que le buffle remplacerait l’âne, et je profitai de l’occasion pour proclamer comme loi invariable que quiconque voudrait avoir une bête à apprivoiser l’entretiendrait convenablement.

« Il serait cruel, dis-je à mes enfants, d’ôter la liberté à un animal pour en faire un malheureux esclave, un souffre-douleur ; il faut, au contraire, le dédommager de ce qu’il a perdu

  1. L’aigle de Malabar est gros comme un pigeon.