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reuses. Celles des fontaines du Pavillon-Ruiné et de l’Évêque-d’Arras marquent 24° centigrades. Elles sont limpides, incolores, d’une odeur hépatique prononcée, et déposent, dans les bassins qui les reçoivent, des conferves sous forme de filaments blancs gélatineux, sans odeur ni saveur. À l’une des extrémités du bâtiment principal se trouve un vaste bassin de boues sans cesse détrempées par une infinité de petites sources. Ces boues sont noires, répandent une forte odeur sulfureuse et marquent 25°. Il s’en échappe constamment des bulles de gaz hydro-sulfurique. Ces boues sont formées de trois couches de terre superposées : une tourbe argileuse au-dessus ; de l’argile ; puis, un composé de silice, de carbonate de chaux, d’oxyde de fer et d’alumine. C’est à travers cette dernière couche, d’une épaisseur de 2 mètres à 2 mètres ½, que sourdent, dans un espace de 729 mètres carrés, les petites sources d’eau sulfureuse qui délayent les deux couches supérieures et les mettent à l’état de boue. Les eaux s’échappent constamment des boues, au fur et à mesure qu’elles y arrivent, par de petits aqueducs en bois.

Le département du Nord compte aujourd’hui 2,847 usines à vapeur, renfermant ensemble 5,720 chaudières et 4,083 machines, qui représentent une force motrice totale de 67,575 chevaux. On y trouve une cinquantaine d’usines métallurgiques, parmi lesquelles il faut citer les usines de la compagnie des forges et aciéries de Denain et Anzin (fonderies, forges, laminoirs, tréfileries), l’usine de Fives-lès-Lille, les usines Cail et Cie à Valenciennes ; les forges et fonderies de Dunkerque, la manufacture de limes et d’instruments aratoires de Douai, l’important établissement métallurgique de Raismes, etc. Ces usines ont fabriqué, en 1875, 1,525,456 quintaux métriques de fontes d’affinage, 360,011 quintaux de fontes de deuxième fusion, 1,010,212 quintaux de fers marchands, 339,864 quintaux de rails, 431,767 quintaux de fers spéciaux, 194,401 quintaux de tôles et 151,669 quintaux d’aciers Bessemer. De plus, il est sorti de l’usine à zinc d’Auby-lès-Douai 66,000 quintaux de zinc laminé.

L’arrondissement de Lille, le plus peuplé de la France, est aussi de beaucoup le plus considérable par son industrie ; on y trouve toutes les spécialités construction mécanique (usine de Fives, de la compagnie Parent-Schaken), fonderies et chaudronneries de fer et de cuivre, filatures et tissages de lin, de coton, de laine, fabriques de savon, de beurre artificiel, etc. Lille est le centre d’un commerce considérable des produits agricoles de toute la région du Nord ; les bourses et les marchés qui s’y tiennent le mercredi attirent une foule considérable de commerçants français et belges.

La filature est plus active dans le département du Nord que par-