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HISTOIRE.

de l’année, il y fait plus chaud que dans les vallées élevées et sur les plateaux de plusieurs départements du Centre, de l’Est et même du Midi. La mauvaise saison s’y fait sentir en pluies plus qu’en neige et en glace ; elle n’en est pas moins désagréable. Le printemps y est court, l’été tempéré et inconstant, l’automne généralement beau.

À Lille, la température moyenne de l’année est de 9°,7, c’est-à-dire qu’elle est inférieure d’environ un degré à celle de Paris. Le nombre des jours de pluie y est de 160 à 170, mais la quantité de pluie totale n’est pas très-considérable ; si toute l’eau tombée du ciel restait sur le sol, la hauteur de la couche, à la fin de l’année, ne dépasserait pas 572 millimètres : bien moins que la moyenne de la France (770 millimètres). Cela tient à la rareté des pluies violentes, à la fréquence des petites pluies fines. Dunkerque reçoit encore moins d’eau que Lille, 510 millimètres seulement ; mais, en inclinant au sud, on voit s’augmenter la hauteur de la couche annuelle, qui varie entre 600 et 800 millimètres, dans les arrondissements de Cambrai, de Valenciennes et d’Avesnes.

Dans l’arrondissement d’Avesnes, qui est beaucoup plus élevé que les six autres, les froids sont plus rigoureux, les chaleurs plus fortes, le climat moins tempéré, moins séquanien, plus vosgien. On a reconnu que sept climats règnent en France : le climat vosgien ou climat des Ardennes, le climat séquanien ou climat de Paris, le climat armoricain, le girondin, l’auvergnat ou limousin, le méditerranéen ou provençal, et le rhodanien. Le climat vosgien est plus dur que le séquanien, dont le caractère principal est l’absence de grands froids et de chaleurs extrêmes.

V. — Histoire.

Formé, en 1790, de la Flandre française, du Cambrésis, de la partie occidentale du Hainaut français et de plusieurs communes de l’Artois et du Vermandois, le département du Nord eut à la fois ou successivement pour habitants les Celtes, puis les Ménapiens, les Morins, les Atrébates et les Nerviens, qui,