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ques dont la principale compte 100 métiers et occupe 160 ouvriers produisant annuellement 9,000 à 10,000 pièces. On trouve à Sérézin-du-Rhône et à Saint-Alban-de-Roche des fabriques d’indiennes.

La ganterie et tout ce qui se rapporte à la mégisserie, teinturerie, etc., forme la branche la plus considérable de l’industrie de Grenoble ; Paris seul peut rivaliser avec cette ville pour la fabrication des gants. On fabrique annuellement à Grenoble, dans 115 manufactures, 850,000 douzaines de gants d’une valeur de 30 millions de francs, vendus non-seulement en France, mais dans tout le reste de l’Europe, en Amérique et surtout dans les États-Unis. Cette industrie occupe directement 2,000 ouvriers mégissiers, teinturiers ou découpeurs, pour la préparation des peaux, qui arrivent d’Annonay toutes préparées, et 20,000 femmes de la ville et surtout de la campagne pour la couture des gants. Les gants Jouvin, dont la réputation est européenne, sont pour la plus grande partie fabriqués à Grenoble.

Il existe deux vinaigreries dans le département, celles d’Izeaux et de Saint-Ismier. Mais on y trouve de nombreuses scieries de bois.

Parmi les papeteries, nous citerons celles de Bourgoin, Brignoud, Cessieu, Chabons, Claix, Coublevie, Saint-Didier-de-Bizonnes, des Éparres, d’Estrablin, d’Izeron, de Jallieu, Renage, Rioupéroux, la Tour-du-Pin, Tullins, Moirans, Domène, Saint-Victor-de-Cessieu, Vienne, Vizille et surtout celles de Rives et de Voiron. Celle de Rives possède trois machines à papier sans fin, marchant jour et nuit, et deux cuves à la main : elle consomme chaque année plus de 800,000 kilogrammes de chiffons, et elle livre au commerce 2,200 kilogrammes de papier par jour, soit 610,000 kilogrammes par an. Le nombre de ses ouvriers dépasse 300, sans compter les charpentiers, les forgerons, les mécaniciens. Vingt moteurs hydrauliques sont incessamment occupés à transformer le chiffon en papier. La fabrication du papier est représentée par plusieurs grands établissements. M. Lafuma possède une machine à papier produisant par jour 1,100 kilogrammes de papier, consommant 500,000 kilogrammes de chiffons par an et occupant 120 ouvriers. La papeterie Guérimand (2 machines hydrauliques, 200 ouvriers) livre chaque jour 2,000 kilogrammes de papier fin et de couleur, et emploie annuellement 800,000 kilogrammes de chiffons. MM. Berthollet frères ont une machine produisant 1,100 kilogrammes de papier par jour, et consommant 4,000 à 5,000 kilogrammes de chiffons par an. Outre ces nombreuses papeteries, on trouve une fabrique de pâte à papier à Pontcharra et des cartonneries à Saint-Martin-d’Hères et à Domène.

Seyssins, Vif, le Genevrey et surtout Grenoble possèdent des fabriques considérables de chaux hydraulique et de ciment extraits des