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INDUSTRIE.

est de 12 kilomètres, sa largeur moyenne de 150 mètres seulement. Des mines d’anthracite bien autrement considérables sont celles de Peychagnard. Les concessions importantes sont situées dans les communes de Surville (Peychagnard), Pierre-Châtel, la Motte-d’Aveillans, la Motte-Saint-Martin, Notre-Dame-de-Vaux et Saint-Jean-de-Vaux. Les couches d’anthracite de Peychagnard ont, en certains endroits, une épaisseur de 10 et même 14 mètres. Le territoire de l’Isère offre un grand nombre de gîtes de lignite (45,000 quintaux métriques environ de combustible par an). L’arrondissement de la Tour-du-Pin est le plus riche sous ce rapport. Le lignite est exploité à Saint-André-le-Gaz, Sainte-Blandine, la Chapelle-de-la-Tour, Saint-Didier-de-la-Tour, Pommier, Saint-Victor-de-Cessieu, etc.

Les principales tourbières sont celles de Bourgoin (6,514 hectares), réparties sur 23 communes. Elles décrivent, de l’E. à l’O., un immense arc de cercle, dont l’Île-d’Abeau occupe la convexité tournée vers le S., et qui se termine dans la vallée du Rhône, vis-à-vis de l’embouchure de l’Ain. La longueur totale de ces marais est de 35 kilomètres environ. À l’E. de cette ligne de marécages s’en étend une autre qui va de Morestel aux Avenières et se réunit au Rhône vis-à-vis de l’embouchure du Guiers. Ces tourbières produisent en moyenne environ 143,000 quintaux métriques, ayant une valeur de 115,000 francs.

L’Isère possède un grand nombre de sources minérales et plusieurs localités du département sont devenues des stations de bains très-fréquentées. Au hameau de l’Abbaye, près de Grenoble, jaillit une source sulfureuse alcaline (10° ; 50 litres par minute), alimentant un établissement de bains. — Viennent ensuite par ordre alphabétique les eaux d’Allevard. La source, nommée dans le pays l’eau noire, débite 5,792 hectolitres par 24 heures, à une température de 16° 7. L’eau d’Allevard, froide, sulfureuse, iodée, gazeuse, est utilisée avec avantage pour la guérison des maladies chroniques de la peau, des rhumatismes, des engorgements des articulations, des maladies des poumons. — En 1834, quelques filets d’eau sulfureuse ont été découverts au Bachet, près de Grenoble. — Les environs du Bourg-d’Oisans offrent plusieurs sources sulfureuses et ferrugineuses utilisées principalement par les pauvres. — Les belles sources sulfureuses de Choranche sont tout à fait semblables à celles d’Uriage. — Cordéac possède aussi des eaux sulfureuses. Celles de Crémieu sont carbonatées ferrugineuses ; celles de l’Échaillon (commune de Veurey), thermales, sulfureuses, calcaires. Près de Mayres jaillit aussi une source minérale inexploitée. — Les eaux acidules froides du Monestier-de-Clermont sont efficaces dans les affections de l’estomac et des reins.

Les eaux thermales de la Motte-Saint-Martin jaillissent dans une