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pas la conviction de mes opinions. Je n’exprime ici que le regret de mon infériorité comme écrivain, mais je maintiens mes idées, bien qu’elles soient contraires à celles émises ou adoptées par Renan.

Et, d’abord, je trouve que Renan, tout en dépouillant Jésus de sa divinité, lui en laisse trop le parfum, et, tout en le réintégrant parmi les hommes, l’élève trop au ciel. Il y a là une exagération qui ferait croire qu’en brisant l’idole, Renan cherche à consoler l’idolâtre, et qu’en arrachant Jésus du ciel des Apôtres pour le placer dans celui des philosophes, il flatte l’incrédule et cherche à le convertir.

D’après Renan, le grand mérite de Jésus c’est l’amour qu’il sut inspirer, « à ce point qu’après sa mort on ne cessa pas de l’aimer ». Mais jusqu’à présent, comme je le démontre plus loin, les Juifs orthodoxes ont des rabbis pour lesquels les disciples témoignent le même amour et la même vénération ; amour et vénération que la mort du maître exalte habituellement.

Certes, Jésus a prêché, et, ce qui est plus,