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conséquent tout de suite après le dernier dénombrement fait par Moïse, les trois tribus Ruben, Gad et Manassé réunies fournissaient à peine quarante mille guerriers[1], pas même le tiers du chiffre indiqué dans les Nombres[2]. Toutefois, pas plus que le rédacteur des Nombres, celui du livre de Josué ne doit être pris au sérieux. L’un et l’autre ne recherchent dans leur narration que le côté miraculeux des événements. Dans la sortie des Juifs de l’Égypte, c’est principalement le chiffre élevé de la population qui constitue le prodige, tandis que pour la prise de Jéricho, place très forte de Canaan, c’est surtout dans le petit nombre des assaillants que réside le fait miraculeux.

— Alors tu crois qu’il n’y a rien de vrai dans ce récit.

— Il n’y a pas, dit-on, de fumée sans feu. Peut-être cette fable a-t-elle pour point de départ l’expulsion violente de quelques tribus

  1. Jos. IV, 12, 13.
  2. Nomb. XXVI, 7, 18, 34.