Page:Jika - La foi et la raison.djvu/40

Cette page a été validée par deux contributeurs.

paternelle, aller exercer ensuite ses petits talents chez son beau-père Laban, et, après l’avoir dépouillé de son troupeau[1], lui voler ses dieux[2] — sans doute parce qu’ils étaient en argent, — mêler à tous ces méfaits, à toutes ces escobarderies, Dieu, l’Éternel, étaient pour ce saint homme des actes d’autant plus méritoires — je dirais volontiers lucratifs — que, sans grande fatigue, rien qu’en louant le Seigneur, ils lui avaient procuré richesse et considération. Ne crois-tu pas que Jacob a bien mérité d’être le patron des Jésuites ? Tu souris !… Tu penses peut-être que tout cela n’est qu’une fable ?… Je le veux bien. Mais comment trouves-tu ceux qui présentent l’homme droit, franc, généreux, sous les traits d’un être grossier et méchant, et nous recommandent, au contraire, comme modèle de sainteté et de vertu, le fourbe, l’hypocrite et l’égoïste !

Laissons là les patriarches et même les prophètes. Pour ce qui est de la divinité de

  1. Gen. XXX, 33-43.
  2. Id. XXXI, 19.