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Quant aux prophètes, les uns étaient des poètes, des patriotes ardents pleurant leur nationalité perdue, leurs villes et leurs villages dévastés, se lamentant sur l’iniquité des hommes et les exhortant au bien. Rêvant gloire et grandeur pour leur pays et leur ville natale, que, dans leur éloignement, ils paraient de toutes les beautés et de toutes les virginités, élevant leur âme au ciel pour implorer un Sauveur, ils finissaient, dans leur immense amour pour leur patrie, par confondre leurs sentiments avec des visions, et leurs désirs avec des promesses. D’autres, au contraire, simples prédicateurs fanatiques et superstitieux, pleins de colère contre les hommes et surtout contre les puissants, qui ne suivaient pas toujours leurs pratiques et n’écoutaient pas leurs remontrances, n’avaient pour eux que des anathèmes et des malédictions. Croyant aux anges et aux démons, voyant dans chaque phénomène physique un miracle, dans chaque calamité une malédiction de Dieu, prenant une ombre pour une apparition céleste, le tonnerre pour la voix du Ciel, un songe pour un avertissement ou