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mon cher, tu fais de ton Dieu l’être le plus barbare de l’univers ! Comment, parce qu’un homme, cédant aux instances de sa femme, séduite elle-même par un misérable fourbe, se laisse prendre au piège qui lui est tendu, on le maudit, lui, ses enfants, ses petits-enfants et toute sa postérité, alors que nous, qui ne sommes pourtant pas des dieux, nous n’imputons jamais aux enfants les fautes de leurs parents !

— Mais aussi, Dieu, dans sa bonté infinie, a-t-il envoyé son Fils pour racheter ce péché.

— Sa bonté aurait été plus infinie encore s’il n’avait pas étendu la punition à toutes les générations futures, et surtout s’il n’avait maudit personne.

— Ma foi, tu m’entraînes là dans des discussions qui ne sont pas de mon ressort. Adresse-toi à un prêtre ; il t’expliquera, mieux que moi, la vérité de nos dogmes.

— C’est-à-dire qu’il me les expliquera comme il te les a expliquées, comme il les explique à tout le monde. Il me démontrera la vérité du péché primitif par la fable de la Genèse ; le dogme de l’Immaculée-Conception