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au tombeau, sachant sûrement qu’elle y viendrait, il se serait fait reconnaître immédiatement. Au lieu qu’il avait changé son costume habituel, autrement, comment admettre que Marie-Magdelaine l’eût confondu avec un autre ! Et d’ailleurs, il n’aurait eu, lui-même, aucune hésitation pour la reconnaître aussi. C’était donc là une rencontre toute fortuite ; et cela explique le trouble de Jésus. Car il la connaît bien, cette femme nerveuse, ne vivant que de sentiments !… Dans un moment, tous les disciples sauront qu’il est vivant !… Inutile de lui recommander le silence, elle parlera malgré elle !… Que faire ?… Prendre les devants ?… Mais s’il connaît Marie, les apôtres aussi la connaissent. Ils savent son exaltation depuis la mort du maître, son ardent espoir de le retrouver un jour, et ils pourront bien admettre que, dans l’impatience de l’attente, son esprit, allant au devant de ses désirs, lui fit voir celui dont son imagination était pleine… Certainement ils ne la croiront pas[1]… Donc, il n’ira pas

  1. Marc XVI, 11 ; Luc XXIV, 9-11.