l’incertitude sur la pureté du métal, il peut, avec un ou plusieurs métaux, frapper des pièces d’un poids et d’un titre déterminés, et permettre ensuite au public de faire les contrats et les ventes en employant à son choix l’une ou l’autre des espèces frappées. Ce système peut être appelé système de monnaie comptée à circulation libre.
3o Pour prévenir les malentendus, le gouvernement, tout en émettant des espèces différentes composées de métaux différents, peut ordonner que, toutes les fois qu’un contrat sera formulé en monnaie nationale, il sera entendu qu’il s’agit de monnaie d’un seul métal, laquelle sera spécifiée et nommée par la loi, tandis que les autres monnaies seront admises sur le marché avec des valeurs variables relativement à la monnaie choisie comme monnaie principale. Ceci est le système à cours forcé unique.
4o Le gouvernement peut, avec deux ou plusieurs métaux différents, émettre des monnaies différentes, et décider que dans les contrats, les sommes stipulées en monnaie seront payées en espèces de l’un ou de l’autre genre, à des taux déterminés et fixés par la loi. C’est le système à cours forcé multiple.
5o Tout en conservant comme principale monnaie légale une monnaie unique, à l’aide de laquelle toutes les sommes importantes devront être payées, on peut décider que des espèces composées d’un autre métal seront reçues dans les paiements en quantités limitées, et que ces espèces équivaudront, dans ces limites, à la monnaie principale. C’est ce qu’on peut appeler système à cours forcé composite.
L’ordre dans lequel j’ai énuméré les principaux systèmes de monnaie métallique, n’est pas seulement l’ordre logique ; c’est aussi l’ordre historique dans lequel les systèmes se sont la plupart du temps développés. Des témoignages irréfutables prouvent qu’à l’origine la monnaie était simplement pesée. Avant l’invention de la balance, les morceaux et les grains de métal étaient très-probablement échangés d’après une estimation imparfaite de leur taille et de leur