Seulement il est nécessaire que tout contrat où des sommes de monnaie seront stipulées nous permette de nous assurer avec exactitude de la quantité d’or au titre qu’une personne doit à une autre.
M. Chevalier et quelques autres économistes du continent plaident chaudement en faveur d’une unité fixe et universelle de valeur, qui coïnciderait avec les poids du système métrique. Ils voudraient que l’unité de valeur fut fixée exactement à dix grammes d’or, et semblent croire qu’il y a quelque pouvoir magique dans cette correspondance des monnaies et des poids. Ces rapports simples présenteraient peut-être de légers avantages aux commerçants en métaux qui calculent la valeur métallique des monnaies avant de les fondre ou de les exporter, ou pour les employés de la monnaie qui sont chargés de fixer et de constater le poids des pièces ; pour toute autre personne c’est une question complètement indifférente. Ceux qui emploient le numéraire dans leurs affaires ne s’informent jamais de la quantité de métal qu’il contient. Il n’y a probablement pas en Angleterre une personne sur dix mille qui sache ou ait besoin de savoir qu’un souverain doit contenir 123 grains 27447 cent millièmes d’or au titre. En outre, si nous convenons de choisir pour unité une quantité d’un certain métal qui puisse s’exprimer avec exactitude en mesures du système métrique, les poids des monnaies formées d’autres métaux seront des nombres fractionnaires compliqués, qui ne pourront être déterminés que relativement aux valeurs accidentelles des métaux sur le marché.
Tout ce que nous pouvons dire, c’est donc que l’unité fixe de valeur est un poids entièrement arbitraire du métal choisi comme régulateur. Le montant de ce poids, qui est, en thèse générale, une question sans importance, doit être fixé de la manière qui semble la plus convenable eu égard aux habitudes des nations ou à d’autres circonstances accidentelles.
Il est bon de distinguer nettement trois choses qui, bien qu’elles aient les unes avec les autres des rapports déter-