pièces ovales, faites au moule, de cuivre ou d’un métal composé, dont chacune est percée au centre d’un trou carré. On connaît les sapèques des Chinois, rondelles formées d’une sorte de laiton et percées au milieu d’un trou carré qui permet de les enfiler ensemble. Les monnaies de Formose leur ressemblent, si ce n’est qu’elles sont beaucoup plus grandes et plus épaisses. Toutes les pièces faites de cuivre, ou de métaux non précieux, en Chine, au Japon, à Formose, se distinguent par un large rebord plat, et portent des caractères en relief sur un fond évidé, de manière à rappeler les pence de cuivre de Boulton et de Watt. On les obtient en jetant le métal dans un moule, puis en polissant les bavures à la lime. De pareilles monnaies résistent au frai et conservent l’empreinte mieux que les pièces européennes ; mais il est facile de les contrefaire.
Les pièces les plus singulières sont les monnaies en forme de cimeterres qui avaient cours autrefois en Perse.
Il est très-important de chercher la meilleure forme possible pour les monnaies, et la meilleure manière de les frapper. L’usage de la monnaie crée, pour ainsi dire, un crime artificiel de faux monnayage, et la tentation qui pousse les gens à pratiquer cet art illicite est tellement forte que nulle pénalité ne peut l’étouffer, ainsi que le prouve trop une expérience de deux mille ans. Des milliers de coupables ont été punis de mort, et tous les supplices infligés au crime de trahison ont été appliqués à celui-ci sans effet. Ruding a donc incontestablement raison quand il dit, que nous devons faire tous nos efforts moins pour châtier le crime, que pour le prévenir par les perfectionnements apportés à l’art du monnayage. Il faut frapper nos monnaies d’une manière si parfaite qu’il devienne impossible de les imiter ou de les altérer avec succès.
On doit, quand on veut étudier avec soin la forme et le dessin d’une pièce de monnaie, avoir surtout quatre choses en vue.
1o Prévenir la contrefaçon.