CHAPITRE VII
les monnaies métalliques
Il est clair que, pour la fabrication de la monnaie, les métaux sont de beaucoup supérieurs aux autres substances, et il est presque aussi évident que certains métaux surpassent à cet égard tous les autres. Nous pouvons dire particulièrement de l’or et de l’argent, avec Turgot, que la nature des choses a fait d’eux, indépendamment de toute loi et de toute convention, la monnaie universelle. Même quand l’art du monnayeur n’aurait pas été inventé, il est probable que l’or et l’argent auraient néanmoins constitué la monnaie universelle. Mais nous devons maintenant considérer comment, en prenant des morceaux de ces métaux d’un poids déterminé, et en leur donnant la forme et l’empreinte qui en font des pièces de monnaie, on peut tirer de leurs propriétés le parti le plus avantageux.
Sans doute, quand ces métaux commencèrent à avoir cours, on se contenta de les donner et de les recevoir après une estimation approximative de leur poids, contre des denrées d’autre nature. Quelques-uns des spécimens les plus anciens de la monnaie consistent en ce qu’on appelle l’æs rude ; ce sont des masses, rudes et informes, de cuivre à l’état natif qui furent employées par les Étrusques. Dans le musée de l’Archiginnasio, à Bologne, on peut voir le squelette d’un Étrusque, à demi engagé dans la terre, serrant