nissent pas la solution d’une question assez difficile, celle de la monnaie fractionnaire, que nous discuterons plus loin d’une manière plus complète.
À différentes époque on a employé une multitude d’alliages pour en frapper des monnaies. Il serait même plus exact de dire que rarement les métaux ont été monnayés, si ce n’est à l’état d’alliages. L’or même et l’argent sont d’ordinaire alliés soit l’un aveu l’autre, soit avec le cuivre. Ce dernier métal a, généralement aussi, été employé uni avec d’autres. L’as des Romains était formé non de cuivre pur, mais du métal composé appelé chez eux æs : c’était un alliage de cuivre et d’étain assez semblable au bronze qu’on vient tout récemment d’employer pour la petite monnaie en France, en Angleterre et dans d’autres pays. Le laiton fut employé en grandes quantités par quelques-uns des empereurs Romains. Il est probable que, dans beaucoup de cas, les anciens métallurgistes, en fondant un minerai, obtenaient un alliage naturel des métaux qui s’y trouvaient contenus, et qu’ils étaient obligés d’employer ce mélange, faute de savoir le décomposer. C’est ainsi que nous pouvons expliquer le métal curieux contenant de soixante à soixante-dix parties de cuivre, de vingt à vingt-cinq de zinc, de cinq à onze d’argent, avec de faibles quantités d’or, de plomb et d’étain, et qui était employé pour faire les stycas ou menues monnaies des anciens roi de Northumbrie.
Les monarques ou les États dans l’embarras ont souvent monnayé le métal qu’ils pouvaient se procurer le plus facilement. La monnaie irlandaise émise par Jacques II fut, dit-on, composée d’un mélange de vieux fusils, de cloches brisées, de cuivre hors de service, de potée d’étain, de vieux ustensiles de cuisine, et en général de tous les métaux de rebut sur lesquels ses officiers pouvaient mettre la main. Il essaya même de faire circuler des couronnes d’étain en leur donnant la valeur des couronnes d’argent.