nullement d’aspect quand il est exposé pendant un temps quelconque dans un air ou sec, ou humide, ou impur ; il est insoluble dans tous les acides ordinaires. L’acide nitrique concentré attaquera rapidement toute contrefaçon à laquelle on aura donné la couleur de l’or, mais il n’altérera pas l’or fin, ou tout au plus pourra-t-il dissoudre une faible quantité de l’argent et du cuivre auquel l’or est allié.
L’or est, presque à tous égards, parfaitement propre au monnayage. Sans doute, à l’état de pureté parfaite, il est presque aussi mou que l’étain ; mais, allié avec un dixième ou un douzième de cuivre, il devient assez dur pour résister à l’usure, et pour donner un beau son métallique ; cependant il reste parfaitement malléable et prend fort bien l’empreinte. Son point de fusion n’est pas trop élevé, et pourtant on ne constate aucune oxydation et aucune volatilisation du métal aux températures les plus hautes qu’on puisse produire dans nos fourneaux. Ainsi les vieilles monnaies et les vieux fragments de métal peuvent être fondus avec une perte très-légère, et une dépense qui n’excède pas un demi-penny par once, c’est-à-dire un peu plus du vingtième d’un pour cent.
C’est un de ces métaux comparativement rares qui n’ont été connus que dans les derniers temps. Son point de fusion extrêmement élevé et sa faible affinité pour l’oxygène en font une des substances les plus indestructibles, tandis que sa couleur blanche, jointe à sa pesanteur spécifique extraordinaire, sont des caractères auxquels on ne peut se tromper. Comme il semblait, pour ces raisons, très-propre à être monnayé, le gouvernement Russe, qui possède, dans les monts Ourals, les principales mines de platine, commença en 1828, à en frapper des pièces qui devaient avoir la valeur de douze, six, et trois roubles. Bientôt on vit que l’emploi de ce métal prêtait à diverses objections. Comme son aspect est beaucoup moins beau que celui de l’or et de l’argent, on ne l’emploie guère comme ornement, et sa seule application usuelle se trouve dans la construction des appareils de chimie. On n’a donc pas sous la main un approvisionne-