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grecs et latins. En 1635, des balles de plomb circulaient comme menue monnaie avec la valeur d’un farthing chacune, dans le Massachusetts. Aujourd’hui encore ce métal a cours chez les Birmans, et se donne au poids pour de petits paiements. Il est facile de voir qu’un métal si mou ne convient nullement au monnayage, quand il est à l’état de pureté. On l’a souvent allié avec l’étain pour en frapper des monnaies.

l’étain.

L’étain aussi a souvent été employé pour la monnaie à différentes époques. Denys de Syracuse fit frapper les premières pièces de ce genre que nous connaissions avec certitude ; mais, comme à ces époques reculées l’étain venait de la Cornouaille, on ne peut guère douter qu’il ait fourni la matière de la première monnaie des Bretons. Dans une foule de collections on trouve des séries de monnaies en étain émises par les empereurs romains ; les rois d’Angleterre l’employèrent aussi. En 1680, Charles II fit frapper des farthings d’étain, qui portaient au centre un bouton de cuivre afin de rendre la contrefaçon plus difficile. Des demi-pence et des farthings d’étain furent aussi frappés en quantités considérables sous le règne de Guillaume et de Marie (de 1690 à 1691). Des monnaies de ce métal étaient autrefois en usage chez les Javanais, les Mexicains et beaucoup d’autres peuples ; on dit même qu’il a encore cours, mais au poids, dans le détroit de Malacca.

L’étain conviendrait admirablement à certains égards pour faire les pence, à cause de sa belle couleur blanche, de la résistance parfaite qu’il oppose à l’oxydation, de sa valeur beaucoup plus élevée que celle du cuivre. Malheureusement lorsqu’il est pur il est mou, se ploie et se brise si facilement qu’on trouve des difficultés insurmontables pour l’employer comme monnaie.

le cuivre.

Ce métal convient à beaucoup d’égards pour le monnayage. Il ne s’altère pas quand il est exposé à l’air sec, possède une