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ou de cire à Sumatra, des plumes rouges dans les îles de l’Océan pacifique, des briques de thé en Tartarie, des pelles ou des pioches de fer chez les Malgaches, sont des formes particulières de la monnaie. Les remarques d’Adam Smith sur les clous qui servaient à cet usage dans certains villages d’Écosse reviendront à la mémoire de beaucoup de lecteurs, et n’ont pas besoin d’être reproduites ici. M. Michel Chevalier a cité un cas tout à fait analogue qui s’est présenté dans un des districts houillers de la France.

Si les limites de cet ouvrage le permettaient, il serait intéressant de discuter l’hypothèse assez vraisemblable émise par Boucher de Perthes, et suivant laquelle ces beaux ustensiles de pierre que l’on trouve maintenant en si grand nombre doivent peut-être, après tout, être comptés parmi les plus anciens moyens d’échange. Quelques-uns de ces instruments sont faits de jade, de néphrite, ou d’autres pierres dures qui provenaient de contrées très-éloignées de celles où on les a rencontrées, de sorte qu’un trafic actif alimenté par ces ustensiles doit avoir eu lieu à des époques sur lesquelles nous n’avons aucun renseignement.

Dans les auteurs classiques nous trouvons quelques allusions obscures à une monnaie de bois qui aurait eu cours chez les Byzantins, et à un talent de bois qui aurait été employé à Antioche et à Alexandrie ; mais faute d’informations plus précises sur la nature de cette monnaie, nous devons nous borner à en faire mention.