sachussets. Les gouvernements de quelques-unes des îles des Indes occidentales semblent avoir tenté d’imiter ces lois qui établissaient des monnaies particulières ; on les a vus décider que dans un procès la partie gagnante serait tenue d’accepter différents genres de produits bruts, comme le sucre, le rhum, les mélasses, le gingembre, l’indigo, le tabac. La difficulté de conserver la plupart des substances animales empêche qu’elles soient souvent employées comme monnaie ; mais on dit que les œufs ont eu cours en Suisse dans les villages des Alpes, et la morue sèche a certainement joué le rôle de monnaie à Terre-Neuve.
On trouvera peut-être que cette énumération des objets qui ont servi de monnaie est déjà trop longue pour cet ouvrage. Je me contenterai donc d’ajouter brièvement qu’un grand nombre de marchandises manufacturées ont été employées comme moyens d’échange en différents temps et en différents lieux. Telles sont les étoffes de coton appelées pièces de Guinée, et qui servent au trafic sur les rives du Sénégal ; tels sont d’autres tissus analogues qui ont eu cours en Abyssinie, dans l’archipel Soulou, à Sumatra, au Mexique, au Pérou, en Sibérie et chez les Veddahs. Il est moins facile d’expliquer l’origine de la curieuse monnaie de paille qui circula jusqu’en 1693 dans les possessions portugaises d’Angola, et qui consistait en petites nattes, appelées libongos, tressées avec de la paille de riz, et valant environ un penny et demi chacune[1]. Ces nattes devaient avoir, du moins à l’origine, un autre usage indépendamment de leur emploi comme monnaie ; peut-être étaient-elles analogues a ces fines et belles nattes si estimées des insulaires de Samoa, et qui leur servaient aussi dans leurs échanges.
Le sel a eu cours non-seulement en Abyssinie, mais à Sumatra, au Mexique et ailleurs encore. Des pains de benjoin
- ↑ Voyez un opuscule intitulé : Deux lettres à M. Wood sur les espèces et la monnaie ayant cours dans les îles Leeward. Londres, 1740.