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la valeur du coton. Si cette lettre est vendue à un autre commerçant qui a importé du fer d’Angleterre pour une somme équivalente, il l’enverra par la poste a son créancier Anglais, qui, à son tour, la présentera au débiteur Anglais ; et à l’échéance un paiement en numéraire fermera le cercle des transactions. L’argent intervient donc deux fois, la première quand le billet est vendu à New-York, la seconde quand il est définitivement retiré en Angleterre ; mais nous voyons qu’un paiement entre deux habitants de la même ville a été substitué à un paiement effectué d’un côté à l’autre de l’Atlantique. De plus, les paiements peuvent être effectués à l’aide de chèques, ou les lettres, quand elles sont échues, peuvent être présentées elles-mêmes par l’intermédiaire du Clearing-House, et balancées par d’autres lettres et par des chèques. Ainsi l’emploi de la monnaie métallique semble devenir presque superflu ; et tant qu’il n’y a pas une grande rupture d’équilibre dans la balance des exportations et des importations, le commerce extérieur est ramené à un système de troc perfectionné.

commerce des lettres de change

Il n’est pas naturel de supposer que tout commerçant qui a importé des marchandises en rencontre un autre qui ait exporté des marchandises pour la même somme, de sorte que les transactions se balancent exactement. Mais il y a beaucoup de commerçants à Liverpool qui doivent à des commerçants Américains, et beaucoup de commerçants Américains qui doivent à des habitants de Liverpool. Il y aura donc une production continuelle et une demande continuelle de lettres de change pour des sommes diverses ; et certaines maisons trouvent leur profit à faire le commerce de ces billets, en les achetant à ceux qui ont le droit de les tirer, pour les vendre à ceux qui veulent en expédier.

De grandes maisons de commerce ont souvent des bureaux à la fois en Amérique et en Angleterre, ou bien une maison dans l’un de ces pays a dans l’autre des agents et des correspondants avec qui elle entretient un compte-courant. Il arrive souvent que la même maison peut faire en même