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payables que dans une seule banque particulière. Les frais d’envoi par chèques seront en moyenne inférieurs à ceux que les mandats sur la poste occasionnent, puisque l’administration des postes, lorsqu’il s’agit de mandats à l’intérieur, prend des droits qui s’élèvent de 1 penny pour les sommes au-dessous de 10 schellings, à 1 schelling pour un mandat de 10 livres ; les droits sont encore beaucoup plus élevés pour les mandats payables dans certaines colonies et certains pays étrangers. Le chèque de la Banque en question ne coûte qu’un penny et un cinquième de penny en sus de la somme expédiée ; et sur ce droit le penny représente la valeur du timbre du gouvernement, c’est-à-dire un revenu de l’État.

Le gouvernement ne peut avoir aucune raison de s’opposer au développement de la Banque des Chèques ; car, si elle réussit, elle assurera à nos finances un revenu annuel considérable. Le système des mandats, au contraire, quoique les droits y soient plus élevés, ne donne aucun profit, ainsi qu’on l’a reconnu, et constitue plutôt une charge pour nos finances. On dit que pour chaque mandat il faut remplir huit ou neuf formules, et l’augmentation de travail qui en résulte nécessairement absorbe tout le profit. C’est la un exemple frappant de l’impuissance où se trouve une industrie officielle, sauf certains cas spéciaux : seule, une société de banque peut mettre en pratique pour les envois d’argent une méthode applicable dans toutes les parties du monde, beaucoup moins coûteuse pour le public que le système des mandats de poste, et cependant payer encore sur ses opérations des droits au gouvernement.

La Banque des Chèques vise aussi à devenir une agence de remboursements aussi bien qu’une agence de paiements. Toute institution publique qui a besoin, par exemple, de recueillir une souscription, n’a qu’à se procurer une formule de « versement, » et la somme qui y sera inscrite pourra être reçue par chacune des banques nombreuses qui sont mutuellement en relation. Ainsi de petites dettes et de faibles souscriptions peuvent être recueillies sans difficultés, sans peine et sans dépense, dans toutes les parties du pays.