porteur, et de les libeller de manière à rendre nécessaire leur présentation par un banquier. Sans doute l’ordre peut être donné par un endossement à découvert, qui rend de nouveau le chèque payable au porteur ; il est encore possible de faire un faux endossement, et il s’est même élevé des difficultés périodiques à ce sujet. Un endossement général n’influe pas nécessairement d’une manière appréciable sur la circulation d’un chèque ; mais quand il est libellé d’une manière spéciale, pour être présenté par l’intermédiaire d’une banque particulière, le chèque devient dans la pratique un ordre au crédit d’un individu déterminé qui a un compte ouvert dans cette banque, avec la somme mentionnée.
Une lettre de change est un ordre donné à une personne de payer une certaine somme au détenteur légitime du titre, à un certain jour indiqué dans la lettre. Si elle est payable à vue, elle ne diffère pas en apparence d’un chèque ou d’une traite à ordre, sauf qu’elle est généralement tirée sur des personnes qui ont moins de crédit que des banquiers bien connus. Si elle n’est pas payable à vue, le temps qui doit s’écouler entre le jour fixé pour le paiement et le jour de l’émission varie depuis un jour ou deux, et l’argent ne peut être réclamé dans l’intervalle. Aussi une lettre de change produit-elle en général un intérêt, ou plutôt on l’achète avec un escompte suffisant pour la conserver sans perte jusqu’à l’échéance. Pour évaluer les probabilités de perte, il faut estimer autant que possible le taux d’intérêt qui sera généralement admis dans l’intervalle, et la valeur de la lettre changera ainsi selon une foule de circonstances. On peut faire des lettres de change payables au porteur ; mais elles sont généralement payables à une personne déterminée, et transférées par endossement à d’autres personnes déterminées. Aussi, dans une lettre de change, toutes les parties intéressées encourent une certaine responsabilité dont elles ne sont déchargées que par le paiement. À plusieurs égards, une lettre de change peut donc différer de la monnaie métallique, qui ne produit aucun intérêt, et