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continuellement, comme une monnaie métallique, à solder des dettes et à remplir des engagements. Une remarque importante à faire, c’est qu’un billet, étant payable à présentation, ne produit aucun intérêt et ne s’achète jamais moyennant escompte, a moins que le paiement final n’en soit douteux. Par conséquent, le détenteur d’un billet n’a, comme le détenteur des monnaies ordinaires, aucun motif de le garder, si ce n’est pour des achats à venir. Quand un homme a plus de billets qu’il ne croit en dépenser dans la semaine ou les deux semaines suivantes, il n’a rien de mieux à faire que de les déposer dans une banque, où ils seront plus en sûreté, et où, en même temps, ils produiront intérêt. Il y a donc dans les billets une tendance naturelle à circuler comme les espèces, et l’on est porté à n’en garder que la plus faible quantité possible, celle qui est nécessaire aux achats de détail.

chèques.

Un chèque, payable au porteur, est un ordre adressé à un banquier, ordre par lequel on l’invite à payer au porteur et sur sa demande, la somme mentionnée au chèque. Il ne produit pas plus d’intérêt que le billet de banque et se transmet de main en main sans formalité, de sorte que le détenteur en est à première vue le possesseur. Quand on a une confiance entière dans le crédit du tireur et celui de la banque sur laquelle le chèque est tiré, on ne voit guère en quoi le chèque peut le céder au billet de banque comme monnaie représentative, si ce n’est parce qu’il n’est pas tiré d’ordinaire pour une somme ronde. Dans certains pays on a employé les chèques de cette façon, est aujourd’hui encore, à Queensland, en l’absence d’espèces et de billets, les colons paient leurs ouvriers en petits chèques sur des banques, chèques qui sont reçus dans les magasins et deviennent ainsi le médium circulant de la colonie. On trouve sans peine quelques objections à faire à cet usage des chèques.

Il est impossible de bien connaître les formes de chèque de toutes les banques, les signatures de ceux qui les tirent et le crédit des tireurs. Si le public avait l’habitude de rece-