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riable pour enregistrer des dettes et des contrats à longue échéance. Il y a aussi une quantité de paiements qui sont fixés par la loi d’une manière invariable, tels que les péages, les honoraires, les redevances : beaucoup d’autres paiements sont fixés par l’usage. En conséquence, lors même que la valeur du médium d’échange varierait considérablement, on n’en continuerait pas moins à l’employer pour exécuter les paiements, comme s’il conservait une valeur fixe : les uns y trouveraient leur profit aux dépens des autres.

Un des principaux objets que nous devons nous proposer dans ce livre sera de considérer les différentes matières qui ont joué le rôle de monnaie, qui ont été ou peuvent être proposés pour cet usage. Nous devrons essayer de découvrir, si la chose est possible, quelque matière qui réunisse au plus haut degré tous les caractères qu’exigent les différentes fonctions de la monnaie ; mais nous ne devons pas oublier que ces fonctions peuvent fort bien être réparties entre différentes matières. Nous commencerons par passer rapidement en revue les moyens très-divers qu’on a employés depuis les époques les plus reculées pour satisfaire le besoin auquel la monnaie répond ; ensuite nous examinerons les propriétés physiques et les circonstances qui rendaient les substances employées plus ou moins propres à l’usage auquel on les appliquait. Nous pourrons arriver ainsi à déterminer avec quelque exactitude la nature de la matière qui serait la mieux appropriée à la satisfaction de nos besoins actuels.